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Sciences humaines | Le 25 août 2022, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : onze minutes.


Collège de France

Grand établissement français

Institution à part dans le champ de l’enseignement supérieur et de la recherche, le Collège de France délivre des cours ouverts à tous, gratuits, tenus par des professeurs appartenant à l’ensemble des champs du savoir : sciences fondamentales et sciences du vivant, arts et humanités, technologie… Doté d’une riche et longue histoire, l’établissement occupe une position unique en France et à l’international, par son rôle dans la recherche et son fonctionnement singulier.

(Image de l'article n°176 : )
© Sambuc éditeur, 2024

Le Collège de France est un grand établissement français d’enseignement et de recherche, qui délivre des cours dans l’ensemble des champs du savoir. Fondé durant la Renaissance au cœur du Quartier latin, non loin de la Sorbonne, comme un corps enseignant de « lecteurs royaux » chargés d’enseigner les langues (hébreu, grec) et les mathématiques, le Collège s’ouvre tout au long de son histoire à de nouvelles disciplines ; l’institution compte actuellement plus de quarante chaires, dont quatre chaires annuelles.

L’établissement est créé en 1530 comme « Collège royal » par François Ier, sur la proposition de l’humaniste Guillaume Budé (1467-1540), libraire du roi. Le bâtiment du Collège, qui s’agrandit et évolue considérablement au cours des siècles, comprend actuellement 1200 m2 de cours et de surfaces dédiée à l’enseignement et à la recherche et abrite bibliothèques, laboratoires et instituts. Après avoir traversé près de trois siècles comme institution de la couronne, le Collège prend son nom actuel en 1870.

Voué à la recherche fondamentale, le Collège de France héberge des professeurs travaillant « avec plusieurs centaines de chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs ». Ses chaires, dont l’intitulé est régulièrement renouvelé, couvrent un vaste ensemble de disciplines, favorisant le dialogue interdisciplinaire et l’ouverture aux développements les plus récents de la science. L’établissement travaille également en partenariat avec le CNRS, l’Inserm et plusieurs autres grandes institutions de la recherche scientifique.

En avril 2010, le Collège de France crée la Fondation Paris Sciences et Lettres, avec quatre autres établissements parisiens : l’École normale supérieure (ENS), l’Observatoire de Paris, Chimie ParisTech et l’École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI). Cette fondation évolue en 2019 pour former l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) avec quatre établissements supplémentaires.

Le Collège compte par ailleurs plusieurs fondations, et décerne de nombreux prix à de jeunes chercheurs.

Chronologie du Collège de France

1325. — En avril 1325 est constitué le Collège « de Tréguier et de Léon », sur testament de Guillaume de Coëtmohan, chantre de l’église de Tréguier. Deux décennies plus tard, les évêques de Cambrai, de Langres et l’archevêque de Reims fondent le Collège « des trois Évêques », très vite appelé Collège de Cambrai. Ces bâtiments accueilleront au xvie siècle le futur Collège de France.

1520. — L’humaniste Guillaume Budé (1467–1540), libraire de François Ier, propose la création d’une faculté spéciale, influencée par l’université espagnole d’Alcalá de Henares, en particulier l’université des trois langues de Louvain, fondée par un parent d’Érasme.

1530. — En 1530, six « lecteurs royaux » sont nommés par le roi : trois pour l’hébreu (François Vatable, 1495–1547 ; Agathias Guidacerius, ?–1540, et Paul Paradis, déb. xvie s.–1549), deux pour la langue grecque (Pierre Danès, 1497–1577 et Jacques Toussaint) et un pour les mathématiques (Oronce Finé, 1494–1555).

1551. — Dans les années 1550, les lecteurs enseignent dans les Collèges de Tréguier et Cambrai, attribués par Henri II. Le roi confie également une chaire philosophie à Ramus (Pierre de la Ramée, ca. 1515–1572), qui enseignera les mathématiques à partir de 1559.

1560. — Au début de son règne, Charles X met en place un jury chargé d’examiner les compétences des candidats. Ainsi, en 1567, Nicolas Goulu, auditionné par des lecteurs royaux et des poètes de la Pléiade, dont Pierre Ronsard, reçoit un certificat d’aptitude à l’enseignement du grec. Ce sera le premier document à mentionner le Collège royal.

1610. — En 1610, Henri IV confie à l’architecte Claude Chastillon la construction d’un bâtiment pour le Collège royal. Suite à l’assassinat du roi le 14 mai 1610, le dauphin, Louis XIII, pose la première pierre des travaux le 28 août de la même année.

1612. — La Couronne entame l’acquisition de bâtiments appartenant au Collège de Cambrai, qui compléteront deux ailes construites sur les plans de Claude de Chastillon.

1699. — Le 18 janvier, le blason du Collège, portant la devise Docet omnia (« Il enseigne tout »), est octroyé par la couronne.

1707. — L’établissement, qui a enrichi son enseignement au fil des ans, compte à présent vingt chaires, dont onze consacrées aux lettres et neuf aux sciences.

1758. — Deux siècles après la fondation du Collège, Claude-Pierre Goujet (1697–1767) publie la première histoire de l’institution, Mémoire historique et littéraire sur le Collège royal de France (Paris, A.-M. Lottin l’aîné).

1772. — Louis XV confie à l’architecte Jean-François Chalgrin (1739–1811) des travaux de construction de nouveaux bâtiments : ces travaux dureront six ans, et donneront jour à l’ensemble connu sous le nom de bâtiment Chalgrin, autour de la cour d’Honneur du Collège. Le 16 mai de la même année, le Collège est rattaché à l’université de Paris.

1778. — Fin des travaux dirigés par Chalgrin.

1830. — Dans les années 1830, l’architecte Paul-Marie Letarouilly (1795–1855) mène le chantier d’une nouvelle aile accolée au bâtiment de Chalgrin, entre la cour d’honneur et la rue Saint-Jacques.

1870. — Le Collège royal, devenu Collège impérial sous l’Empire, prend le nom de Collège de France. Il compte alors quarante professeurs.

1885. — Création de la fondation et du prix en l’honneur de Claude-Antoine Peccot (1856–1876), sur une dotation de la famille du mathématicien. Le prix récompense chaque année de jeunes chercheurs, dans le domaine des mathématiques théoriques ou appliquées.

1930. — Au début des années 1930, l’architecte Albert-Désiré Guilbert (1866–1949) projette la construction de quatre bâtiments pour l’agrandissement de l’établissement. Le premier (1929), dévolu à la Chimie, sera inauguré en 1938. Suivent un bâtiment d’amphithéâtres (1933), et un troisième bâtiment dédié aux chaires de Physique, débuté en 1939. À la Libération, les travaux reprennent : le bâtiment de Physique est achevé en 1954 et une quatrième aile, dédiée à la Biologie, est construite dans les années 1960 par André Leconte (1894–1966).

1963. — Deux nouvelles chaires sont créées, portant le nombre de professeurs titulaires à cinquante-deux.

1977. — Création du prix Antoine Lacassagne (1884–1971), qui récompense les travaux de jeunes chercheurs en biologie, français et étrangers.

1979. — Création de la Fondation Hugot au Collège de France, grâce à un legs d’Hélène et Jean-Pierre Hugot.

1989. — Pour ouvrir l’enseignement aux chercheurs de l’étranger, une chaire européenne est créée en 1989 et une chaire internationale en 1992.

1998. — La rénovation d’une partie du bâtiment historique, réalisée par les architectes Bernard Huet (1932–2001) et Jean-Michel Wilmotte (né en 1948), est inaugurée.

2003. — Création du Comité international d’orientation scientifique et stratégique (COSS).

2004. — Création de la chaire Création artistique, qui accueille chaque année une personnalité illustrant la création contemporaine.

2005. — Le bâtiment rénové de la rue d’Ulm, de la place Marcelin-Berthelot, est inauguré le 28 juin 2005.

2007. — Création d’une chaire Innovation technologique Liliane Bettencourt, en partenariat avec la Fondation Bettencourt Schueller. La chaire accueille chaque année un nouveau titulaire, qui propose un enseignement dans les domaines de la nanotechnologie, de l’informatique, de la sécurité de l’information et des réseaux de communication, ou de la biologie.

2008. — Création de la Fondation du Collège de France.

2008. — Création de la chaire Savoirs contre pauvreté, financée par l’Agence française de développement (AFD). Création de la chaire Développement durable – Environnement, Énergie et Société, financée par Total.

2009. — Création, en collaboration avec l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA), de la chaire Informatique et sciences numériques, qui accueille chaque année un nouveau titulaire.

2010. — En avril 2010, le Collège initie la création de la Fondation Paris Sciences et Lettres avec quatre autres établissements parisiens : l’École normale supérieure (ENS), Chimie ParisTech, l’École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI) et l’Observatoire de Paris.

2011. — Le Collège compte quarante-quatre professeurs titulaires, ainsi que cinq chaires annuelles.

2019. — Création de l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL), qui associe onze institutions académiques et de recherche, dont les membres de l’ex-Fondation PSL, rejoints par l’École nationale des chartes (ENC), l’École pratique des hautes études (EPHE), l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et l’École française d’Extrême-Orient.

2022. — Création du prix du Collège de France, décerné à une jeune chercheuse ou un jeune chercheur, pour ses contributions à la recherche publique. Le domaine choisi pour le prix du Collège de France 2022 est celui des Sciences mathématiques, informatiques, expérimentales et de la nature.


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Entités nommées fréquentes : Collège, Collège de France, France, Chalgrin, Lettres, École.


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