Conwy Lloyd Morgan

Éthologue britannique, xix^e–xx^e siècles

Lloyd Morgan, zoologiste et psychologue britannique, est considéré comme l’un des fondateurs de la psychologie comparée et de l’éthologie moderne.

Conwy Lloyd Morgan est né le 6 février 1852 à Londres. Il est le deuxième fils de l’avocat James Arthur Morgan (ca. 1818-1863). Après une éducation dans la ville de Guildford (Royal Grammar School), il entreprend des études supérieures aux Mines (Royal School of Mines) dans l’intention de devenir ingénieur en exploitation minière et en métallurgie.

Sa rencontre marquante avec Thomas Henry Huxley (1825–1895), dans les années 1870, le détournera de ces disciplines (dont il conservera de solides connaissances en géologie), au profit des sciences du vivant. Après l’obtention de son diplôme, il accepte un poste de tuteur privé dans une riche famille de Chicago, ce qui lui donne l’occasion de voyager longuement en Amérique du Nord et au Brésil.

De retour en Europe, il suit un an l’enseignement d’Huxley au Royal College of Science, puis gagne sa vie quelques années comme ingénieur puis comme professeur de sciences naturelles dans des écoles privées.

En 1878, acceptant un poste de maître de conférences au Diocesan College de Rondebosch, près du Cap, il se rend en Afrique du sud où il restera quelques années, jusqu’en 1884.

Morgan revient alors en Angleterre, comme titulaire, à la suite de W. J. Sollas, de la chaire de Géologie et de Zoologie au sein de l’University College de Bristol. Il y restera attaché jusqu’à la fin de sa carrière. Directeur du collège quelques années à partir de 1887, il sera nommé pour un an à sa vice-chancellerie, en 1909, lorsque l’établissement devient une université. De 1910 à sa retraite, en 1919, il se consacre à nouveau à l’enseignement, comme professeur de psychologie et d’éthique.

Les études de Morgan sur la psychologie et l’intelligence animale sont à l’origine d’un renouveau de l’éthologie et de la psychologie comparée : elles témoignent en effet d’un effort pour décrire le comportement animal en termes objectifs, sans recours à l’anthropomorphisme. C’est ce principe de parcimonie, dans l’interprétation du comportement et dans la formulation d’hypothèses, qui donnera jour à ce qu’on a appelé à sa suite le « canon de Morgan ».

« In no case may we interpret an action as the outcome of the exercise of a higher psychical faculty, if it can be interpreted as the outcome of the exercise of one which stands lower in the psychological scale.  »

« En aucun cas nous ne devons interpréter une action comme le résultat de l’exercice d’une faculté psychique supérieure, si elle peut être interprétée comme le résultat de l’exercice d’une faculté inférieure dans l’échelle psychologique. »

(Morgan, An Introduction to Comparative Psychology, London, W. Scott, 1894.)

Après sa retraite de Bristol, Morgan donnera une série de conférences à l’université de St Andrews (Écosse) en 1921 et 1922, dans le cadre des Gifford Lectures : il développe alors le concept d’évolution émergente pour décrire l’apparition, dans l’histoire des espèces, de phénomènes nouveaux comme la conscience. Ces conférences donneront les ouvrages Emergent Evolution (1923) et Life, Mind and Spirit (1926), tournées vers des questions philosophiques et métaphysiques.

Il meurt le 6 mars 1936 à Hastings (Sussex).

Sambuc éditeur

Entités nommées fréquentes : Morgan.